Trois élections complémentaires avaient lieu aujourd'hui dans les circonscriptions d'Anjou et de Viger (dans l'est de Montréal) et de Saguenay sur la Côte-Nord. Le syndicat avait dit qu'il avait conclu des ententes avec les partis libéral et québécois (ADQ, je ne sais pas...) faisant en sorte que ces derniers refusaient l'accès aux techniciens et réalisateurs de Radio-Canada. Plusieurs employés en lockout avaient de toutes façons érigé des piquets que leurs collègues n'ont pas franchi par solidarité.
Cette soirée électorale s'est déroulée sans images des candidats ou même des chefs sur les ondes de Radio-Canada, ce qui se reflète également sur le
site web des nouvelles où n'ont été mises en ligne que des diapositives des résultats.
Philippe Schnobb a publié des photos de l'opération telle que vécue à l'un des locaux électoraux du Parti québécois à Anjou, comté où c'est un peu grâce à lui si des partielles avaient lieu aujourd'hui.
Voici ce qui s'est passé du côté du chic buffet «Le Rizz», rue Jarry, où célébraient les troupes libérales des deux circoncriptions de Viger et Anjou et où une vingtaine d'employés en lockout s'étaient donnés rendez-vous.
18h45
Arrivée des troupes de choc.
19h00
L'un des dirigeants du comité de mobilisation du SCRC, Michel Sénécal, fait connaissance avec la responsable des communications du Parti libéral. Martine Painchaud est une ancienne de la radio et des nouveaux médias de Radio-Canada. On va bien s'entendre. Mais pour le moment, son mot d'ordre est : «Bienvenue aux caméras».
19h10
Par hasard, une salle voisine de celle des Libéraux est louée par la Fraternité inter-provinciale des ouvriers en électricité (FTQ-CTC). Des ouvriers de la construction qui se demandent ce qu'un piquet de la CSN fait là. Après explications, ils offrent leurs bras en cas de besoin.
19h40
Arrivée du reste de l'équipe technique de RC, suivis de la traditionnelle camionnette rouge de Kolossal. «Y nous suivent comme des p'tits chiens de poche», raconte un collègue technicien, tout sourire.
Les deux agents qui, ensemblent, totalisaient bien 145 ans d'âge, n'ont fait qu'observer de loin le déroulement de l'opération sans jamais intervenir. Ils ont fait leur travail avec célérité, refusant même des
Timbits gracieusement offerts par votre humble serviteur.
19h45
Pour la forme, le mât de transmission micro-ondes est déployé parallèlement à cette tour, située à Saint-Léonard.
20h20
Les invités libéraux commencent à affluer, dont Fatima Houda-Pépin, députée de La Pinière. Intriguée par les piquets, elle a posé des questions... pour finalement signer une pétition réclamant la fin du lockout, chose qu'elle fait rarement, dit-elle: «Je ne signe jamais de pétitions, mais je veux bien signer la vôtre.»
21h05
À cause d'une panne d'électricité en début de journée, le scrutin a été prolongé de 55 minutes à Anjou. Qu'à cela ne tienne, ce délai donne encore plus de temps aux techniciens et réalisateur de fraterniser avec les piqueteurs, au point de ne plus savoir qui est qui.
21h10
Pendant ce temps-là, Michel Sénécal essaie de rejoindre l'organisateur en chef des Libéraux, Pierre Bibeau.
C'est que la responsable des communications, Martine Painchaud, veut toujours donner accès aux caméras de RC, à l'encontre de la décision pourtant prise plus tôt par le Parti libéral.
21h25
Michel Sénécal tente encore de séduire l'impassible Martine...
21h35
... qui reçoit finalement l'appel de son patron. Elle invite ensuite l'équipe technique de Radio-Canada à ne pas franchir une ligne de piquetage, ce qu'ils faisaient déjà. Tout compte fait, la position des Libéraux n'était pas d'interdire les caméras, mais bien de ne rien faire pour permettre qu'une ligne de piquetage soit franchie. Nuance.
22h00
Le
Téléjournal commence.
Le mât peut être rangé.