Depuis quelques hivers, je me réserve une journée juste pour moi, aux alentours de mon anniversaire. Je m'isole sur une montagne, mes
blades aux pieds, et je me défonce sur les pentes jusqu'à ne plus tenir sur mes jambes.
Cet hiver, vu le peu de neige, j'avais abandonné mon rituel. Sauf qu'un
petit détour par Charlevoix, début mars, et plusieurs centimètres plus tard, j'ai remis mon rituel à l'ordre du jour. Au retour de la semaine de relâche, j'avais programmé ma journée pour le 22 mars et pris un congé non payé. Sincèrement, je ne croyais pas qu'une grève de 24 heures serait déclenchée le même jour.
Grève pas grève, je suis parti quand même. Cette journée était sacrée. Je suis claqué, mais c'est une fatigue salutaire.
Sur la route, à la radio, j'ai entendu parler du conflit. À Info690, Pierre Nadeau interviewait Alexandre Dumas qui s'inquiétait que le conflit ne dure longtemps. J'ai énormément de respect pour le jugement d'Alexandre, un journaliste d'une rare générosité et qui, de surcroît, se trompe rarement. Ce qui me fait craindre qu'il ait raison.
J'ai aussi entendu une émission sur CHOI animée par un morph de Jean-René Dufort et d'André Arthur. L'animal s'appelle Jeff Filion et il rabâchait les sempiternels préjugés sur Radcan: les grévistes ne sont vraiment pas à plaindre sur le plan salarial. Parfait mon Jeff, vient dire ça aux 600 précaires sur les lignes de piquetage.